Dissertation sur le roman de renart
2657 mots
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La culture d'une société tient ses racines dans sa littérature. Au regard de la nôtre, une oeuvre comme Le Roman de Renart fait figure majeure ; en effet, ce roman, composé de branches en vers, est né de la tradition orale des conteurs, entre les fins du XIe et du XIIIe siècles. Il retrace les malices jouées par le baron Renart, vassal du roi Noble, à ses compères. A travers toute une galerie de personnages animaux, avec les défauts supposés de leur nature, les différents auteurs du roman ont su dépeindre la nature humaine avec une certaine férocité non dépourvue d’humour ; en effet, chaque animal paraît plus humain que nature, et la caricature est plus fine qu’on ne le croit. C’est pourquoi l’on a pu caractériser Le Roman de Renart comme une œuvre subversive. Plus qu’un roman, à mi-chemin entre le conte et la farce, il est vrai qu’on ne sait trop où se situe la frontière entre la nature humaine et les vices prêtés aux animaux : comment interpréter en effet, par exemple, cette figure de Renart, personnage malicieux, et qui pourtant, s’en tire vivant à chaque fois ? Au regard de la morale chrétienne de l’époque et de la pensée politique médiévale, un tel héros paraît impensable. Mais surtout, la subversion ne s’arrête pas aux quelques farces du goupil ; car s’il reste le personnage central de la malice, tout autour de lui se construit un monde de défauts humains au travers de museaux, pattes ou encore plumes. Notre réflexion concerne en particulier la branche X de cette œuvre. Suite aux plaintes répétées et incessantes de ses sujets, Noble convoque Renart en sa cour pour y être jugé en bonne et due forme. C’est sans compter sur les ruses du goupil, qui va tout faire pour déjouer les plans de ses adversaires et se moquer de l’autorité une fois de plus. Ainsi, ce passage permet de comprendre d’abord en quoi consiste la subversion attribuée à l’œuvre. De plus, les thèmes qu’elle touche y sont clairement montrés. De par cette approche, il est ainsi plus facile de