Sujet : La fontaine déclare à propos de ses Fables : « Ces badineries ne sont telles qu'en apparence, car dans le fond, elles portent un sens très solide. » En vous appuyant sur vos lectures, vous montrerez qu'un récit est d'autant plus efficace pour convaincre le lecteur qu'il relève d'une « badinerie », c'est à dire d'une forme apparemment légère.

Jean de la Fontaine, écrivain et poète dramaturge, moraliste et romancier français du XVIIIe siècle, a longtemps écrit pour les enfants, notamment pour le Dauphin qui était seulement âgé de sept ans à l’époque. Ainsi, on pourrait être amené à penser que la fable n’est qu’un divertissement puéril dépourvu d’esprit et de profondeur. Cependant, les fables qui constituent l’autre partie de son œuvre (à partir du livre VII) sont destinées à un public d’adultes et ont donc des portées différentes. La Fontaine déclare ainsi que «Ces badineries ne sont telles qu'en apparence, car dans le fond, elles portent un sens très solide.» Il est donc intéressant de se demander si l’écriture de fables est une activité qui a du sens avec, par exemple, un intérêt littéraire ou moral, malgré l'apparence «badine», c'est à dire légère. Pour répondre à cela, nous verrons dans un premier temps qu'une apparente futilité rend le texte plaisant, puis, dans une seconde partie, que cette légèreté est au service d'un visée argumentative et délibérative.

Selon l'auteur latin Horace (de qui La Fontaine s'est entre autres inspiré), «le conte et la fable remplissent les deux fonctions classiques de la littérature : instruire et plaire». La fable est un divertissement auquel on prend plaisir et qui diffuse un enseignement sans ennui grâce à la mise en scène d’une morale imagée. La Fontaine pensait qu'«une morale nue était ennuyeuse» alors, conjuguée à un récit, nous retrouvons les deux fonctions de l'apologue citées par l'auteur latin. L'aspect didactique est ainsi mis en évidence. Comme cela, tout peut être dit. Mais la fable n'est pas