Texte support : extrait du Zadig, chapitre III, 1759.

Introduction La publication du conte en 1759 le place au centre du combat du siècle des lumières. Au XVIII ème siècle en effet « Les Lumières » désignent la raison, les connaissances positives, l’esprit critique, par opposition avec l’obscurantisme, les superstitions religieuses, les dogmatismes idéologiques. C’est ainsi que beaucoup de philosophes comme Montesquieu et surtout Voltaire, s’inspirent largement des cultures et traditions orientales dans le but de jeter un regard inquisiteur sur le bien fondé des idées reçues de leurs compatriotes. Dans ce texte l’esprit rationnel du jeune oriental – Zadig - face aux défauts des juges est une dénonciation indirecte de la justice française. Nous analyserons ce texte à travers les quatre pistes suivantes : l’identité orientale du conte, la satire de la justice, les moyens de la satire et la métaphore de la lecture.

- L’identité orientale du conte.

• L’espace du conte : « les plaines de Babylone », « Sibérie » plonge les actions du conte au fond de l’univers oriental.

• Le héros du conte Zadig dont le prénom signifie en arabe : « le véridique » ou « le juste » en hébreux. On peut aussi noter son style respectueux utilisé à l’égard du juge.

• Les autres personnages : « le grand veneur » est celui qui est chargé de diriger les chiens courants, et « l’eunuque de la reine » est un garde du harem castré chez les orientaux. _ le " Desterham est une sorte de gouverneur chez les Perses tandis que l’" Orosmade " peut signifier le principe du bien.

• Le sens de ce décalage s’inscrit dans la perspective stratégique de faire entrevoir au lecteur, par le biais d’une lecture critique, comment les injustices et les contradictions décrites dans cet espace ressemblent à celles de l’Europe.

- La satire de la justice.

• La réapparition des animaux après la condamnation de Zadig par les juges pour les avoir volé : une preuve irréfutable contre