Ils ont fait le trou. Les deux fabricants Nokia et Motorola détiennent désormais à eux deux près de la moitié du marché mondial des téléphones mobiles. Leurs parts de marché sont respectivement de près de 32 % et de 18 % au deuxième trimestre de cette année, période pendant laquelle il s'est vendu 190 millions de terminaux selon le cabinet d'études Gartner. « Il faut remonter au deuxième trimestre 2003 pour retrouver une telle domination de la part des deux leaders. Dans l'avenir, le marché risque de se concentrer encore plus autour des six premiers fabricants mondiaux », indique Carolina Milanesi, consultante pour le cabinet d'études Gartner. D'autant que les défections se multiplient déjà : Siemens a revendu en juin dernier son activité de téléphones portables au taiwanais BenQ et Sendo, petit fabricant britannique, est sorti du marché revendant fin juin l'essentiel de sa R & D à Motorola.
Motorola et Nokia doivent cependant leur bonne fortune à des stratégies différentes. Le Finlandais, n°1 mondial, s'est très tôt attaqué aux pays émergents, marchés où les ventes ont explosé par rapport au même trimestre de l'an dernier : 37 % de croissance pour la région Europe de l'Est, Afrique et Moyen-Orient, 50 % pour l'Amérique latine contre moins de 10 % en Europe et Amérique du Nord, voire un recul des ventes au Japon. Une stratégie qui met toutefois à mal la profita- bilité de l'entreprise. Pour vendre, il faut en effet baisser ses prix. Le prix moyen de vente de ses portables a ainsi chuté d'un trimestre à l'autre, passant de 110 à 105 euros pièce.
Samsung et LG privilégient leurs marges
Un écueil évité jusqu'ici par Motorola qui affiche une stratégie plus équilibrée. D'une part, l'Américain a conservé sa position de numéro 1 aux Etats-Unis tout en passant de la cinquième à la deuxième place en un an en Europe grâce à une gamme renouvelée et des téléphones de haut de gamme. « Nous avons comblé les lacunes que nous avions dans notre gamme l'an dernier. De plus,