Dissertation sur l'anaphore
2003 Duvignau (2003) Métaphore verbale et approximation. In Revue d’Intelligence Artificielle, Vol 5/6. Hermès Lavoisier, Paris : 869-881
Métaphore verbale et approximation
Karine Duvignau, Université Toulouse II duvignau@univ-tlse2.fr
Introduction
Lorsque l’on parcourt les principales investigations linguistiques sur le phénomène « métaphore », quel que soit le niveau d’analyse considéré (syntaxique, sémantique ou pragmatique), un premier constat s’impose : on assiste à des approches massives de la structure métaphorique nominale de caractérisation (SN1 + copule + SN2) tandis que peu d’attention est consacrée aux autres structures de la métaphore, dont la structure verbale qui nous intéresse tout particulièrement. C’est ce qui amène Molino, Soublin, Tamine à déclarer dès 1979: «...La forme canonique de la métaphore, à peu près la seule à être étudiée par les linguistes et les rhétoriciens, est la forme suivante : « cet homme est un lion » ». En effet, de la rhétorique classique (Dumarsais 1730), (Fontanier 1830) à la rhétorique moderne (Black 1962) et jusqu’aux approches contemporaines (Charbonnel & Kleiber (Eds. 1999), Langue Française (2002)) force est de constater que les analyses portent quasi-exclusivement sur des occurrences nominales, du type : « Le temps c’est de l’argent », « Achille est un lion », « Robert est un bulldozer, « Marie est un glaçon », « Paul est un papillon ». Un deuxième constat est le fait que presque toutes les études développent des considérations qui sont censées, faute de précision contraire, s’appliquer à toutes les configurations de la métaphore, cela explique peut-être pourquoi seule l’une d’entre elles est largement examinée, en l’occurrence la structure nominale canonique, mais cela ne démontre en rien l’homogénéité du phénomène métaphore. Si l’on se tourne maintenant du côté de la psycholinguistique, dans un cadre restreint à la production des métaphores chez le jeune enfant (2-4 ans), on retrouve cette hégémonie