Dissertation Voyage C Line
Ça a débuté comme ça. J’avais rien demandé. Le groupe 3m4 a sonné. On a parlé sur WhatsApp. Les énoncés de dissertation avaient été distribués. On s’est donc collé derrière nos écrans. L’énoncé « On n'en finira pas de recenser les passages où Céline manifeste son horreur de l'"échange" verbal, des "confidences" ou du "dialogue". Parler, c'est toujours plus ou moins baver. » De Philippe Muray explique le rapport de Céline à l’expression orale. Celle-ci est décriée tout au long du roman au profit de relatives communications vaines et excessives entre les hommes. Pour illustrer les procédés utilisés par Céline dans ce but, plusieurs aspects de l’énoncé vont être développés : pour commencer, l’utilisation du langage comme vecteur d’oppression, ensuite, le mensonge dans la hiérarchie sociale…c’est-à-dire entre le dominant et le dominé, mais dans une hiérarchie économique également et enfin comment le langage, lorsque les précédents deux-points sont absents, s’articule.
Les mots dans Voyage au bout de la nuit sont un vecteur d’autorité. Lors de la première partie du livre, Céline dépeint la guerre. Les hommes envoyés à la mort le sont par le verbe qui donne l’ordre. Le capitaine Ortolan dit « Nous devrions envoyer là-bas tout de suite une autre reconnaissance et du même côté ! Tout de suite !».1 Son ordre d’envoyer Bardamu et quatre hommes servir d’appât pour malgré la dangerosité. Une des conséquences de la guerre devient la parole perdant son pouvoir protecteur.
Néanmoins, la parole n’est pas exclusivement oppressive. Elle protège Bardamu de la mort lors de son discours qui lui sauvera la vie. Les mots « vive la France » 2 résonnent positivement à la faveur de Bardamu à l’oreille du colonel. Néanmoins, ce ne sont que des mots. La ligne suivante, Céline écrit les pensées de Bardamu : « Quand on a pas d’imagination, mourir c’est peu de chose, quand on en a, mourir c’est trop. ».