Organisation du travail et croissance économique

Rappel préalable : Le travail désigne au sens large l’activité productive de l’homme ayant pour but la transformation de la nature, pour satisfaire ses besoins. Au sens économique, le travail renvoie à une activité productive rémunérée.

L’emploi a un sens plus restreint. L’emploi désigne l’exercice d’une profession rémunérée. Il renvoie donc à un statut professionnel.

La croissance économique a longtemps reposé sur la seule augmentation quantitative de la main-d’œuvre. Une population active qui augmente devrait se traduire par une hausse de la production (voir chapitre 1). Cependant, la relation croissance économique-travail ne se limite pas au seul aspect quantitatif, elle est largement déterminée par la façon dont le travail est organisé. La mise en œuvre d’une nouvelle organisation du travail est une forme particulière d’innovation, qualifiée d’innovation organisationnelle, qui se traduit par des gains de productivité importants et sont au cœur de la croissance (I). Ces innovations constituent des enjeux économiques, sociaux et politiques importants par leur impact sur le fonctionnement des entreprises, mais aussi sur la société tout entière. En effet, l’organisation du travail définit une manière d’agencer et de coordonner les activités productives au sein des entreprises pour en accroître l’efficacité. Elle conduit de ce fait à une transformation du monde du travail et des emplois, en modifiant les rapports sociaux, et en redéfinissant la place et le rôle des hommes dans le processus productif. (II).

Il faudra donc s’interroger sur les différentes formes d’organisation du travail qui se sont succédées historiquement, sur leurs caractéristiques, leur origine et leurs conséquences sur la croissance économique ainsi que sur l’emploi.
I - Les différentes formes d’organisation du travail au service de la croissance

L’organisation du travail, c’est ce qui permet de répondre à des questions simples : «