Dissertation
Les nombreux accords signés depuis l’enlisement de la crise, de Lomé à Ouaga, n’ont pas connu le succès escompté du fait de la haine viscérale qui oppose les acteurs de la politique en Côte d’Ivoire. La preuve : les récentes élections présidentielles qui étaient censées mettre un terme définitif à la crise ont, au contraire, exacerbé les tensions et radicalisé les positions. Les Ivoiriens sont dans la rue au lieu d’être au travail. Ils sont dans la crainte au lieu de vivre la paix intérieure. Leurs corps jonchent les rues de nos villes. Des innocents, toujours plus nombreux, paient le prix de leur lutte pour le pouvoir.
Nous, Forces de Défense et de Sécurité de Côte d’ivoire, sommes au bord de l’humiliation par l’intervention de forces étrangères pour redonner de la dignité aux institutions de notre pays. La côte d’ivoire s’enlise dans la crise et s’engouffre dans ce que nous avons toujours redouté : sa ″rwandisation″.
Allons-nous regarder une poignée de politiciens sans foi ni loi détruire ce pays qu’ils n’ont pas construit ? Allons-nous assister impuissants au pillage de nos ressources nationales et aux assassinats massifs ou ciblés de nos amis, de nos enfants, de nos femmes et de nos frères ? Allons-nous continuer à regarder, impuissants, les souffrances des familles endeuillées de nos frères d’armes ? Jusqu’où allons-nous pousser le ridicule de notre apparente incapacité à prendre nos responsabilités devant le drame qui se déroule sous nos yeux ?
Frère d’armes,