Dissertation
Le sol et moi violons la mort. Je suis par terre, il est debout, j'ai mal aux reins, je me dévore.Le bout des doigts, je suis à bout, mais à genoux, c'est incertain. De respirer, je vais creveril y a un homme, un assassin, il y a un homme que j'ai aimé. Dieu a créé les hommes et les loups. Il est devenu loup, est-ce moi la coupable? Ai-je mérité les coups qui brise mon corps un peu plus chaque jour ? J'ai appris à ne plus crier, à ne plus pleurer, à ne plus lutter.Fermer les yeux et m'évanouir, ouvrir mes yeux et contempler : ma vie est passée à mourir.Oh ! On est mieux les yeux fermés.Je sais qu'il frappera encore plus fort. Il déverse sa haine par des insultes, des hurlements, des crachats… Je manque d'air mais je me tais, je tais ma peur qui est devenue ma compagne, je lèche mes plaies en silence. Mon cœur a froid, écoeurée de vivre et démolie. J'ai faim, j'ai mal, j'ai plus que ça. Je suis écorchée dans ma vie. Couvert de lui, mon corps blessé, stigmatisé, appelle à l'aide. Appelle au viol, comme il disait. Avant, après que je ne cède.Comme un supplice, comme une prière, moi qui suis à genoux haletante, hésitante, chancelante, les mains jointes par ces cordes qui m’enserrent, je lui demande de me rendre cet amour, esclave de ce sentiment qui m’enchaîne à lui, un amour qui a pris les couleurs de l’enfer. Je suis à terre il tire un peu plus chaque jour sur cette corde, il ressert le nœud. Ma raison est sans raison pour tendre encore vers lui mes mains tremblantes dans l’espoir qu’il y dépose un baiser sur ces blessures, triste illusion d’une étreinte infinie. Encore en sang, toujours en pleurs. Je veux m'enfuir, quitter ma vie. Encore en vie, j'ai eu si peur, je veux mourir mais pas par lui. Je veux, je veux être égoïste, penser à moi et puis à mes enfants à quoi d'autres sinon ? Je veux, je veux je ne sais quoi. Statue de chair au regard froid, je rampe vers lui, demande à nouveau de me laisser me relever, je sens