LE COMMERCE INFORMEL, UNE ALTERNATIVE À LA PAUVRETÉ DES CITOYENS...
Haïti: Quand l'informel devient légal

A Port-au-Prince, comme cela arrive dans de nombreuses grandes villes des pays les plus pauvres du quart ou du tiers-monde, la misère et le chômage poussent de nombreux citoyens à apprendre à se débrouiller comme ils le peuvent pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille qu'ils ont, en général, très nombreuse. Cette bataille quotidienne pour la survie excite parfois l'imagination et le génie créateur de certains qui, partant de rien, arrivent à se faire une petite place dans une société prédatrice qui laisse très peu de chance aux plus faibles.

Si cette débrouillardise, qui est très souvent génératrice d'emplois, a une importance capitale dans l'économie de la cité, il n'en est pas moins vrai qu'elle est, par son essence même, illégale, et ce, pour plusieurs raisons. On peut toujours mentionner l'occupation clandestine des rues et trottoirs, le non-paiement de taxes à la mairie et à la DGI et même, dans certains cas, pollution de l'espace public, nuisance sonore.

Toutes les rues de la capitale, ou presque, sont envahies par des étals, des tréteaux, au point que l'on se demande si le commerce n'est pas la seule porte de sortie pour des dizaines de milliers de gens qui cherchent désespérément à échapper à la misère. Pour beaucoup d'entre eux, il est difficile de parler de commerce. Peut-on ainsi qualifier cette activité qui consiste à vendre quelques gousses d'ail, quelques oignons ou quelques boîtes d'allumettes ? Cependant, si cela est vrai, il y a aussi ceux-la qui exploitent à outrance la filière de l'informel pour s'enrichir en dépensant le moins possible, évitant même de payer des taxes à l'Etat haïtien. Un Etat complice ou, du moins, complaisant qui se complaît dans un laisser-aller incompréhensible.

Les activités du secteur informel se déroulent un peu partout dans les rues de la ville. Que ce soit un atelier de menuiserie ou de