L'inutilité d'instruire les filles a beau être soutenue par certains, d'autres prônent l'inverse. En effet, l'intérêt d'éduquer les filles peut être un plus, aussi bien pour les hommes que pour les femmes.
Une jeune fille non-éduquée garantit, certes, la paix des ménages mais succombe plus facilement aux avances de séducteurs à cause de sa naïveté et de son ignorance. Dans l'acte II, scène 5 de L'Ecole des Femmes, Agnès annonce à Arnolphe qu'un "jeune homme bien fait" lui fit plusieurs révérences pendant qu'elle travaillait sur son balcon:
"D'une humble révérence aussitôt me salue : (...)
Soudain il me refait une autre révérence ; (...)
Et lui d'une troisième aussitôt repartant ,"
Qu'Agnès réponde aux maintes révérences souligne sa naïveté. Agnès poursuit sa narration. Elle raconte à Arnolphe qu'une vieille dame lui a rendu visite pour la prévenir d'avoir "blessé un cœur". Agnès prend cette métaphore au premier sens du terme et croit avoir blessé le jeune homme physiquement et comprend donc mal les propos de la vieille femme: "Moi j'ai blessé quelqu'un ?". Ainsi, elle accueille ce dernier chez elle et est ainsi persuadée de l'avoir soigné: "Voilà comme il me vit, et reçu guérison". Agnès se laisse charmer aisément par le "jeune blondin", comme les surnomme Arnolphe, grâce à ses déclarations amoureuses: " il disait qu'il m'aimait d'un amour sans seconde". Agnès croit déjà au "grand amour", mais Arnolphe, qui veut épouser la jeune femme, lui fait croire que le séducteur n'est qu'un coureur et que son amour n'est pas sincère. En ayant reçu aucune éducation, une fille peut donc se faire piéger par un charmeur trop facilement.
De plus, instruire les filles permet de contrecarrer la mauvaise foi des hommes. En effet, Émile de Jean-Jacques Rousseau, publié en 1762, illustre cette mauvaise foi. "Force-t-on vos filles à perdre leur temps en niaiserie ? Leur fait-t-on malgré elles passer la moitié de leur vie à leur toilette, à votre exemple ? Vous empêche-t-on de les