Introduction : […] Enonciation de la question mot pour mot. La question est de savoir si le devoir d’assistance relève d’une exigence morale absolue ou si au contraire il y a des circonstances ou la non-assistance d’une personne en danger (par exemple) ne serait pas moralement condamnable. Sur cette question se pose un problème. D’un côté nous répugnons à l’idée d’admettre que l’indifférence aux malheurs d’autrui puisse être considérés comme moralement légitime. Alors, le devoir d’insistance serait considéré comme exigence inconditionnel. Mais d’un autre côté, la satisfaction systématique de cette exigence nous semble impossible, dans le sens où nous ne pourrions pas porter secours à toutes les personnes, désireuses de besoin. Est-il donc légitime d’ériger le devoir d’assistance et plus généralement le dévouement au rang d’exigence morale absolue ?

La théorie Kantienne semble être une base solide, sur laquelle notre première partie s’appuiera. La thèse est sans équivoque : Pour Kant le devoir d’assistance est une exigence absolue et inconditionnelle. La question n’est pas de savoir si on peut toujours satisfaire cette exigence. Elle est de savoir si on doit la satisfaire. Et pour Kant cette exigence s’impose absolument. L’impossibilité éventuelle où nous serions de porter assistance à des personnes qui en aurait besoin n’est pas une bonne raison pour justifier l’indifférence aux souffrances d’autrui. En effet, ce n’est pas parce que je ne peux pas, que je ne dois pas. Pour définir le devoir, Kant met en application une formule, appelé l’impératif catégorique : Agit uniquement d’après la maxime qui fait que tu peux vouloir (sans contradiction) en même temps qu’elle devienne une loi universelle.
Il s’agit ici de fixer une règle, correspondant à la logique, et qui permettrait de savoir où se situe notre devoir. Toute maxime dont l’éventualité de l’universalisation engendrerait contradiction doit être considérés comme immorale. Prenons ici le cas de