Dissertation
«Si les gendarmes ne les expulsent pas, il y a du sang qui va couler dans la rivière ! »
À la tombée de la nuit, près d'un chemin, autour d'un feu de bois, les agriculteurs sont regroupés et discutent entre eux. Ils sont déterminés et «pas question de se laisser faire», confient-ils. Laurent Viguier, secrétaire général de la FDSEA du Tarn, sent bien que «la pression monte». Et il poursuit: «Mon rôle est de retenir mes troupes. C'est ce que je fais. Mais ils sont ulcérés. Excédés que l'État ne fasse rien. Ils ne comprennent pas que les occupants de ces terres ne soient pas expulsés. C'est pourtant ce qu'a dit la Justice dans deux jugements.»«Ils doivent partir, les chevelus, peste un agriculteur à la retraite. Ils attendent quoi, à Paris, pour leur demander de dégager?!»
Les agriculteurs, armés de bâtons ou de barres de fer, contrôlent la majorité des accès au site depuis lundi dans le cadre de l'opération «Blocus du site».
Au cours de cette fin d'après-midi agitée, la gendarmerie a interpellé quatre passagers d'un véhicule qui voulaient se rendre sur la ZAD (zone à défendre, tenue par les opposants au barrage). Car, dans le coffre de leur voiture, ils ont trouvé «des barres de fer, des cagoules et des masques à gaz».
Plus tôt dans l'après-midi, à une dizaine de kilomètres, en plein