Dissertation
2. « Le Rivage des Syrtes est un non-roman : […] du fait qu’il ne se passe véritablement rien, ou du moins pas grand-chose. »
« Cette minime affaire finit par m’occuper plus que de raison et par créer, au moins dans mon imagination, […] dont je mettais à épier les moindres signes. » p.34
Une phrase, extraite parmi tant d’autre, composant l’œuvre de Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes. Qui offre, de mon point de vu, la clef afin déchiffrer la complexité de ce texte. Alliant à la perfection un langage fluide et précis, chaque phrase est réfléchie. La sonorité d’un mot n’est pas placée au hasard provoquant ainsi un enchainement lent et logique du roman. Son style d’écriture Gracquien fige le texte dans le temps, le rendant quasiment atemporel, il devient ainsi difficile à pénétrer, à comprendre mais garde cette fascination. Le lecteur ne doit pas se laisser porter par le texte imposant de sens, cherchant même plutôt « épier le moindres signes », car il comporte de nombreuses descriptions, métaphores interminables donnant un effet répétitif, une lenteur au texte. Récit « flash-back » narré de manière autobiographique par Aldo, riche héritier d’une des plus puissantes familles d’Orsenna qui se remémore les évènements qui ont amené la désolation dans son pays. Il insiste plus sur le côté psychologique, comme son ressenti et ses sentiments que sur l’action réelle. Cette dernière, est dégradée tout au long du roman « m’occuper plus que de raison » au profit de l’aspect intérieur « mon imagination ». De ce faite, Anne Berthelot a affirmé ;
« Le Rivage des Syrtes est un non-roman : […] du fait qu’il ne se passe véritablement rien, ou du moins pas grand-chose. »
Propos d’une certaine intensité, qualifiant négativement l’œuvre de « non-roman ». Un roman est, selon ca définition, une « œuvre d'imagination constituée par un récit dont l'intérêt est dans la narration d'aventures, l'étude de mœurs ou de caractères, l'analyse