En art, tout s’apprend – il ?

Remarques : - « en art » renvoie aussi bien à la question de la création qu’à celle de la contemplation esthétique. - Apprendre, c’est s’instruire, s’éduquer, recevoir une formation. Mais apprendre est surtout un acte de la volonté, une attitude active.

Il n’est pas donné à tout le monde d’être artiste. Chacun n’a pas non plus la même aptitude à apprécier les œuvres d’art. A quoi tient alors cette différence entre les hommes devant l’art ? Elle peut provenir de la diversité des histoires individuelles. Ainsi la sensibilisation aux œuvres d’art ou encore la perspective de devenir soi-même créateur relèvent sans doute de rencontres, d’expériences qui font l’histoire de chacun. Quelle part l’étude, l’enseignement, l’exercice jouent-ils dans l’éveil artistique ? Peut-on aller jusqu’à envisager, qu’en art, tout relève d’une formation, d’un apprentissage ? Ou bien faut-il des dispositions innées pour devenir créateur, une sensibilité naturelle pour être esthète, autrement dit des dons ? Et si de tels dons existent, suffisent-ils pour autant ; excluent-ils totalement toute forme d’apprentissage ? L’enjeu du sujet est de déterminer le rôle que l’éducation peut avoir pour devenir artiste ou amateur d’art.

En art, il faut apprendre. En effet, le travail de l’artiste comme le travail de l’artisan requiert des techniques et celles-ci s’apprennent. Par exemple, il faut apprendre les règles de la perspective en peinture ; connaître les lois de l’optique pour le clair-obscur ; connaître l’anatomie pour représenter le corps humain (cf les planches anatomiques de Léonard de Vinci).Etre artiste ne s’improvise pas, il faut beaucoup apprendre pour le devenir, il faut du travail. L’opinion courante a donc tort de considérer l’artiste comme un génie ne se fiant qu’à son talent naturel pour créer d’un seul jet.
Apprendre, c’est aussi éduquer, éduquer ses sens, ses goûts, ses sentiments… Apprécier une œuvre d’art suppose donc qu’on en