Distinction oral et écrit
Penchons-nous à présent sur le couple oral-écrit pour mieux en saisir les attributs propres à chacun.
Cette proximité favorise une syntaxe plus libre avec l’usage fréquent de phrases nominales et souvent juxtaposées.
M.A Morel (1985) a mis en évidence les termes les plus utilisés dans les corpus oraux :
Il note une fréquence élevée des présentatifs il y a et c’est, un emploi massif des mots comme ça, on, là, là-bas, hier, maintenant, des conjonctions de subordination parce que, si, quand, et enfin des verbes faire et dire.
Pour cela, il nous semble tout à fait judicieux de faire référence dans un premier temps aux conceptions de Vygotsky (1985) dans « Pensée et Langage » concernant le rapport oral-écrit.
C’est aussi l’avis d’E. Ferreiro (1988) dont les travaux l’ont aussi conduit à considérer que l’écrit n’est pas la simple transposition codée de l’oral. Le rapport oral-écrit est bien plus complexe qu’on le pense, et même si des dépendances existent entre les deux systèmes, ils évoluent toutefois dans une relative autonomie.
En revanche, si nous interrogeons A. Bentolila et L. Lentin (1998) sur ce même rapport, il en ressort que l’écrit et l’oral constituent une même langue, Il y a ainsi une continuité entre les compétences langagières orales et les compétences langagières écrites.
Peut-on avancer l’hypothèse suivante de la différence d’âge linguistique : puisque le langage écrit constitue une nouvelle fonction, alors son développement doit-il nécessairement suivre les étapes franchies précédemment par le langage oral avec une différence de 6 ans ? En conséquence, les écrits d’un élève de 10 ans sont-ils comparables au langage oral de celui qui a 4 ans ? Si Vygotsky s’interroge sur cet aspect-là, c’est pour mieux en montrer les limites.
Néanmoins, s’il est aisé de comprendre pourquoi un enfant de 4 ans dispose d’un bagage de mots et de structures syntaxiques relativement sommaires.
Chez l’élève, le vocabulaire du