doc Les professions
UQTR-CRIFPE-LADIPE
Pour rentrer dans le vif du sujet
Évoquer le terme de profession, c’est immédiatement penser à la médecine ou au droit (avocat, juge). Ces deux domaines représentent des sortes de paradigmes des professions libérales. Par contre, même si l’on parle régulièrement de l’enseignement comme d’une profession, par exemple, on sait que ce statut ne lui est pas réellement acquis, probablement en partie en raison de l’organisation bureaucratique des systèmes d’éducation de nos sociétés et d’une certaine incapacité des savoirs produits par les sciences de l’éducation à se traduire de manière effective dans la pratique des enseignants. Alors, qu’est-ce donc qu’une profession ? Quelles caractéristiques un corps d’emploi doit-il présenter pour se voir reconnaître cette prestigieuse position ? Comment accède-t-on à ce statut ? Par quels procédés ? Selon quelles modalités ? Quel lien y a-t-il entre le savoir professionnel et le pouvoir dont une occupation peut jouir ?
Ces questions, et bien d’autres encore, sont celles que s’est posée une des nombreuse branches de la sociologie : la sociologie des professions. C’est de ce domaine de la sociologie dont il sera question ici. Cette partie de texte poursuit donc l’objectif de brosser un (trop) bref tableau synthèse des courants de pensée qui ont animé la problématique des professions en sociologie tout en faisant ressortir les différents questionnements qui les ont traversés et les principales réponses qui en ont émergé.
Quelques distinctions : sociologie du travail, sociologie des métiers, sociologie des professions
Dans un premier temps, il apparaît nécessaire d’établir une distinction entre la sociologie des professions et deux autres branches de la sociologie qui lui sont voisines. En effet, l’analyse de l’activité humaine au travail est un des objets d’étude classique de la sociologie et ce dès le dix-neuvième siècle. Ayant