PAROLE DE JEUNESSE
Père, soit rassuré, nous songeons à la grande besogne qui nous attend. Nous sommes conscients que demain, c’est à notre tour, nous sommes les ouvriers du futur. Nous devrons jeter avec succès les assises de ce siècle prochain. Ta foi en notre échec sera ébranlée. Nous, la jeunesse, nous résoudrons les problèmes de vérité et d’équité posés par ton règne. Toi, le vieux, tu ne nous laisses rien du formidable amas qu’on t’avait légué. Nous héritons de contradictions, d’obscurité et à coup sur des actes les plus ignobles que jamais siècle ait connu avec tant d’iniquité, de pauvreté et de malhonnêteté. Notre héritage se soldera a un amas de vieux débris de ces vastes édifices que sont la santé, l’éducation, l’économie et d’une société bouleversée, que nous devrons rebâtir pour notre honneur et notre bonheur. Nous promettons d’être encore plus généreux et plus ouverts envers nos paires, d’être plus libre d’esprit, de cultiver en nous la reine du monde : l’intelligence, de dépasser notre amour propre pour celui de tous nos concitoyens, et par nos efforts mis entier dans le travail fondé sur la compétence et la fécondité de chaque sénégalais, nous saurons bien faire afin de mener notre Sénégal vers la débordante moisson de joie sous l’éclatant soleil de la téranga.
Tu nous céderas ta place malgré toi, malheureux de disparaitre en nous laissant notre part de tâche à accomplir. Père souviens-toi des souffrances que nos aïeux ont endurées : de terribles batailles où ils ont dû vaincre, pour conquérir la liberté dont tu veux nous priver aujourd’hui…et nos pères intellectuels, eux qui ont plongé leurs plumes dans leur sang pour faire de ce pays un Etat de droit que tu cherche à anéantir. Penses-tu que nous te laisserons faire ? Non père, nous défendrons aux prix de notre vie notre téranga. Nous voulons nous sentir indépendant et fier, dire dans la presse ce que nous pensons, puis voir cette même presse s’exprimer en toute liberté sans