Document Dissertation

3518 mots 15 pages
Tenue pour acquise, héritée de la Révolution, inscrite dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, la liberté d’expression ne va pourtant pas de soi. C’est ce que les Français ont redécouvert avec la tragédie que vient de vivre le pays, qui a révélé tout à la fois sa fragilité lors des attentats, mais aussi sa force à l’occasion du 11 janvier. Certes, on le savait : la liberté d’expression n’a rien d’un principe universel. Les dictatures, même douces, se caractérisent encore et toujours par la répression des voix dissidentes et le musellement des médias.
Mais ce que l’on a redécouvert aussi, c’est combien l’exercice de cette liberté se pratique de façon différente au sein même de nos sociétés libérales et démocratiques. Affaire de culture, mais pas uniquement, car c’est bien la question des limites à poser à cette liberté qui signe les exigences d’une civilisation entre le droit de tout dire et celui de ne pas nuire à autrui. Avec ce paradoxe frappant : c’est aux États-Unis, pays du “free of speech” garanti par le premier amendement de la constitution, où les grands médias ont flouté les caricatures du prophète publiées dans Charlie Hebdo. Et c’est en France, où la liberté d’expression est bien plus encadrée par la loi que ne le croient les Français eux-mêmes, que l’hebdomadaire satirique déploie son style, et trouve au moins momentanément son public.
Trois enjeux
Il convient donc de cadrer cette problématique des limites par la réaffirmation préalable des vertus intrinsèques de la liberté d’expression. Il y a en premier lieu la dimension économique et scientifique, et son corollaire, l’idée même du progrès. Ce dernier est impossible sans remise en cause des connaissances acquises. Or pour bousculer les certitudes les plus établies, il faut laisser s’exprimer les voix qui rompent les consensus. La révolution galiléenne s’est heurtée à la censure vaticane avant de s’imposer. Et la “vérité” de la science prolétarienne – et de l’homme nouveau – a fait

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