Document droit des sociétés
Document 1 : nécessité d'un mandat pour engager une société en formation
Cass.com 12 février 1991
1° Une société n'acquiert la personnalité morale qu'à compter de son inscription au registre du commerce et des sociétés, peu important à cet égard qu'elle soit tenue, lorsqu'elle les a ratifiés, des engagements pris par les personnes agissant en son nom au cours de la période de formation ; il s'ensuit que ces personnes ne peuvent, pendant cette période, être considérées comme les mandataires de la société. 2° Dès lors que, en application de l'article 62 de la loi du 25 janvier 1985, le Tribunal a arrêté le plan de cession proposé par une société et qu'il a désigné cette société comme étant tenue d'exécuter ce plan, cette société se trouve seule tenue de son exécution.
Commentaire :
La substitution de repreneur dans le plan de cession Christophe Juillet, Professeur agrégé à l'Université de Nantes | | 1 - Quoique rendu sous l'empire de la loi du 25 janvier 1985, l'arrêt de la Cour de cassation du 27 septembre 2011 demeure très instructif en l'état actuel du droit des procédures collectives(1). Les faits de l'espèce étaient relativement simples. Un crédit-preneur a fait l'objet d'une procédure de redressement judiciaire qui a abouti à l'adoption d'un plan de cession de l'entreprise. Ce plan, qui incluait le contrat de crédit-bail, prévoyait que le repreneur, agissant pour le compte d'une société à constituer, pourrait se substituer cette société sans, pour autant, la désigner nommément. Par la suite, le repreneur s'est effectivement substitué ladite société. Cependant, confronté à sa défaillance, le crédit-bailleur s'est retourné contre le repreneur initial substituant. Plus précisément, il l'a assigné en résiliation du contrat de crédit-bail et en paiement des loyers échus ainsi que de l'indemnité de résiliation. Pour échapper à cette demande, le repreneur initial s'est réfugié derrière la substitution à laquelle