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Ce texte s'inscrit dans une réflexion sur la notion de culture, en particulier la culture telle qu'elle se définit pour un Occidental. Qu'est-ce qu'un homme cultivé ? s'oppose-t-il à celui que l'on appelle barbare ? Et sur quoi repose la prétention à qualifier l'autre de « barbare » ? ne manque-t-on pas soi-même d'humanité en la refusant à autrui ?
Lorsqu'en 1952 l'UNESCO publia des brochures sur le racisme, Claude Lévi-Strauss écrivit un essai qui devint Race et histoire, ouvrage qui permit d'apporter une réflexion nouvelle sur la culture occidentale. Le texte à étudier illustre tout à fait le concept clé de l'auteur, et le chapitre 3 dont il est extrait porte le même nom : « l'ethnocentrisme ». Celui-ci consiste à faire de sa propre culture un modèle, et à rejeter hors de la culture en général tout ce qui ne rentre pas dans la sienne.
Lévi-Strauss part d'un constat : c'est une attitude communément partagée de répudier spontanément ce qui n'appartient pas à sa propre culture. L'auteur va montrer ensuite comment, derrière les mots utilisés pour qualifier des hommes d'autres cultures, on leur refuse la valeur même d'êtres de culture. De là, il n'y a qu'un pas pour leur refuser l'humanité ; c'est ainsi que, dans la dernière partie, l'auteur pose sa thèse : « Le barbare, c'est d'abord l'homme qui croit à la barbarie. »