Document sociologie et science politique
Thème : Frontières religieuses et frontières politiques.
INTRODUCTION
Politique et religion ont une longue histoire commune et ont même été étroitement liées tout au long des siècles. Elles le sont encore dans beaucoup de pays du monde.
Prise dans un sens large, la religion intègre l’ensemble des croyances et des dogmes définissant le rapport de l’homme avec le sacré. La politique, quant elle, est la science, l’art ou la façon de gouverner une collectivité humaine, dont la forme modernisée est l’Etat, et d’y organiser le pouvoir. C’est aussi l’ensemble des affaires publiques d’un Etat et des actions mises en œuvre par les partis dans le but d’accéder ou de se maintenir au pouvoir.
Ce faisant, les relations entre la politique et la religion couvre un champ analytique très vaste dont il nous serait raisonnablement et objectivement impossible de cerner la totalité. Ainsi, cette réflexion sera axée sur le contexte africain en général, le cas sénégalais en particulier.
En effet, ce continent, plus que tout autre d’ailleurs, est aujourd’hui celui qui est le plus concerné par ce qu’il est convenu d’appeler le « renouveau religieux », particulièrement l’Islam. Les dynamiques politiques et religieuses s’y côtoient, s’entremêlent, se croisent ou se conjuguent de façon exemplaire dans la gestion et la gouvernance des affaires publiques. Comme le dit, à juste titre, Souleymane Bachir Diagne « les hommes et les femmes occupent l’espace politique tel qu’ils sont, tel qu’ils pensent ». Dans ce sillage, il importe de repenser la problématique de ces « nouvelles logiques combinatoires » entre la politique et la religion dans un espace public bâti sur le principe de la laïcité.
L’emprise de la religion sur la politique et l’utilisation, sinon l’instrumentalisation de celle-là par celle-ci constituent deux pistes fondamentales sur lesquelles les chercheurs s’aventurent pour tenter d’éluder la