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Le président me fit signe de la main.
— " Installez-vous, je vous en prie... "
Pendant que je m’asseyais dans le confortable fauteuil en cuir qui faisait face à son bureau, il rangea un dossier resté ouvert devant lui.
— " Qu’est-ce qui me vaut votre visite... "
Il m’interrogea du regard.
— " ...agent Thomson, monsieur. Le F.B.I. m’a envoyé à votre rencontre pour... une mission particulière, si je puis dire. "
A le voir ainsi, personne n’aurait pu croire que sous son apparence humaine se cachait un Korgon. Cette race avait un don tout particulier pour se fondre au sein d’une espèce, pour mieux la réduire à néant.
J’avais été informé que les ordres des instances supérieures Korgonnes étaient les plus clairs qui soient : infiltrer la race terrienne aux niveaux les plus élevés de la société, puis la détruire. - 2 -
La mission qui m’avait été confiée était, elle aussi, tout à fait explicite. Le Président eut tout juste le temps de la comprendre avant que je lui tire une balle dans la tête.
Comme je le savais déjà, le Korgon qui habitait l’humain n’en fut pas incommodé le moins du monde ; il dut cependant s’extirper du corps sous sa forme extraterrestre (un compromis entre la pieuvre et le scarabée), ce qui lui fut fatal : mon tube désintégrateur le réduisit en un petit tas de cendres. - 3 -
Comment cet être, d’esprit pourtant infiniment supérieur, avait-il pu s’éprendre d’une race aussi primaire ? Cette constatation avait tout d’abord stupéfié le Haut Conseil. Et puis la confirmation était arrivée des espions qui avaient été mis en place dès la première alerte : le " Président " Korgon caressait le rêve incompréhensible de parvenir à harmoniser l’existence terrienne avec celle de sa race.
Face à de tels desseins pacifistes, la réaction du Haut Conseil avait été immédiate. - 4