Commentaire composé, extrait des Confessions de J-J Rousseau L'extrait soumis à notre analyse est extrait du premier livre des Confessions de Jean-Jacques Rousseau. Ce dernier, grand philosophe et écrivain des Lumières, est considéré comme le fondateur du genre introspectif de l'autobiographie de par la publication des Confessions suivi des Rêveries. Dans cet extrait, Rousseau nous explique la portée du traumatisme qu'il subit lorsqu'il fut accusé à tort d'avoir cassé un peigne alors qu'il vivait chez les Lambercier. Cette portée est double: il sera en premier lieu traité de la blessure, des souffrance que cela causé à Rousseau, et, en second lieu, de la transformation de ces blessures en philosophie, et l'apparition chez Rousseau d'un sentiment de responsabilité vis-à-vis de "toute action injuste, quel qu'en soit l'objet et en quelque lieu qu'elle se commette" (l. 558-559)

Rousseau emploie intensivement le champ lexical du la souffrance: "mon coeur s'enflamme" (l. 556), "que j'ai soufferte" (l. 567). Rousseau a une sensibilité à fleur de peau et cela se sent dans le choix de ses adjectifs. L'auteur utilise à la fois le champ lexical du temps, avec un caractère hyperbolique assez marqué, [ "mon pouls s'élève encore" (l. 549) , "quand je vivrais cent mille ans" (l. 511), " (…) , et celui du marquage [ "ce premier sentiment" (l. 551), "ma première émotion" (l. 553), si "profondément gravé dans mon âme" (l.553) ] . Par la conjugaison de ces deux champs lexicaux, l'auteur exprime et répète la portée majeure, incessante et répétée, que ce traumatisme a eu sur sa personne et sur son oeuvre, mais aussi son indélébilité: il ne pourra jamais être effacé. Ainsi, on voit une réelle compassion, déjà présente, mais influencée par ce fait crucial de sa vie. Elle se manifeste par une bravoure, un courage naturel, instinctif, et à peine répressible. L'emploi de l'hyperbole héroïque "je partirais volontiers pour aller poignarder ces misérables, dussé-je cent fois y