Documentaire
Je commencerai cet exposé par un rappel des origines du document historique filmé, depuis le débarquement des membres du congrès de la photographie à Neuville-sur-Saône, tourné par Louis Lumière en juin 1895 et le deuxième procès Dreyfus à Rennes, en 1899, reconstitué par Méliès dans son studio de Montreuil. Puis, je survolerai le siècle... jusqu’aux films à base d’archives d’aujourd’hui.
Le film documentaire historique naît avec l’utilisation du cinéma comme vecteur de propagande révolutionnaire. Avec « Le ciné-œil » de Dziga Vertov et les grands cinéastes soviétiques Koulechov, Protozanov, Poudovkine, Eisenstein, Kosintsev & Trauberg, etc, réalisateurs sommés de promouvoir l’image du communisme.
Puis, les régimes fascistes qui ont bien retenu la leçon produiront à leur tour des films documentaires de propagande. Ils seront signés Steinhoff, Léni Riefensthal ou Veit Harlan à Berlin & Nuremberg. Films de propagande aussi à Rome avec Blasetti, Vittorio Mussolini et Carmine Gallone. Puis à Paris, sous l’occupation avec, en quatre ans, plus de deux cents documentaires au service de Vichy et de l’occupant.
Parallèlement, le documentaire trouvera une respiration ordinaire avec ce qu’on appelle aujourd’hui « le cinéma du réel » : Flaherty, Ivens et ces formidables réalisateurs anglais des années trente, de John Grierson à Henry Watt.
Mais ce sont deux américains d’origine française, Louis et Richard de Rochemont, qui proposeront en 1935, une facture moderne pour le film documentaire historique avec le montage d’archives. En marge du magazine « Time », ils créent une cinémathèque d’actualités, intitulée « March of time ».