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Alors que les négociations avec la Turquie en vue d’une adhésion en 2015 sont en cours, l’opinion publique européenne reste semble-t-il majoritairement hostile à cette perspective. Du reste l’actualité récente est marquée par une pause dans les négociations. Après le refus de la Turquie d’appliquer pleinement le protocole d’Ankara (juillet 2005) par lequel elle étendait son union douanière avec l’Union européenne aux dix nouveaux membres de l’Union, y compris Chypre, le Conseil européen des 14 et 15 décembre 2006 a décidé de suspendre les discussions sur 8 des 35 chapitres de négociation.
Quel serait l’impact de l’entrée d’un pays d’un poids démographique tellement imposant et qui est indubitablement beaucoup plus pauvre que les autres ? Quel serait le prix à payer au niveau économique et politique pour un autre éventuel élargissement ? La Turquie est redoutée comme trop puissante et trop coûteuse en termes de budget. Son économie la place au rang de plus grands demandeurs d’assistance de l’Union, à laquelle elle doit d’ailleurs déjà en majeure partie sa récente amélioration économique et sociale. Mais il est aussi vrai que ses potentialités, sa position et son importance politique pourraient compenser, même financièrement, ses défaillances. Avec l’adhésion turque, la superficie totale de l’Union augmenterait de 18 %, la population d’environ 15 %, mais le PIB total ne serait rehaussé que de