Docx
Comment, dans toute espèce de principauté, on doit mesurer ses forces
[Ce chapitre porte plus sur une question de stratégie que sur la politique proprement dite : un prince ne doit pas surestimer ses forces. Il doit évaluer s'il a assez d'hommes et d'argent pour entretenir une armée assez forte pour défendre son état contre une attaque extérieure. Si ce n'est pas le cas, il doit s'assurer d'avoir la confiance de ses sujets et défendre en priorité sa capitale.]
Chapitre XIV
Des fonctions qui appartiennent au prince, par rapport à la milice.
La guerre, les institutions et les règles qui la concernent sont le seul objet auquel un prince doive donner ses pensées et son application, et dont il lui convienne de faire son métier : c'est là la vraie profession de quiconque gouverneDonc, pour Machiavel, la guerre n'est pas «la continuation de la politique par d'autres moyens» (Karl von Clausewitz), mais elle est le moyen politique par excellence., et par elle, non seulement ceux qui sont nés princes peuvent se maintenir, mais encore ceux qui sont nés simples particuliers peuvent souvent devenir princes. C'est pour avoir négligé les armes, et leur avoir préféré les douceurs de la mollesse, qu'on a vu des souverains perdre leurs ÉtatsMachiavel pense en particulier aux princes italiens qu'il accuse de lâcheté au chapitre XXIV. «Pourquoi les princes d'Italie ont perdu leurs états».. Mépriser l'art de la guerre, c'est faire le premier pas vers sa ruine; le posséder parfaitement, c'est le moyen de s'élever au pouvoir. Ce fut par le continuel maniement des armes que Francesco SforzaDéjà mentionné au chapitre 1. Condottiere (c'est-à-dire mercenaire) au service de Milan, Francesco Sforza prit le pouvoir et devint duc de Milan. parvint de l'état de simple particulier au rang de duc de Milan; et ce fut parce qu'ils en avaient craint les dégoûts et la fatigue que ses enfants tombèrent du rang de duc à l'état de simples particuliers.
Une des fâcheuses