Doit-on toujours obéir aux lois
Marion Fergon
PES1
DEVOIR D’ECJS : FAUT-IL OBEIR AUX LOIS ?
C’est parce que le mal existe que les lois sont nécessaires. La référence à la bonté naturelle des hommes, que la société aurait pervertie, est d’ailleurs le seul argument sérieux des anarchistes qui défendent l’absence totale de lois. Si en revanche, nous pensons que le mal est une réalité humaine, qu’il existera toujours des individus menaçant la vie des autres ou l’équilibre de la société, alors il faut des lois pour dire les règles communes, ce qu’encourent ceux qui les violent. Les lois sont des règles organisant la vie ensemble et la sanction prévue en cas de désobéissance. C’est avec cette définition que l’on voit déjà qu’une loi au sens juridique n’est pas une loi au sens moral. Mais ce n’est pas simplement parce que le mal existe qu’il faut des lois. C’est aussi, et peut être surtout parce que la vengeance est la réaction naturelle de l’homme au mal qui lui est fait. Dans le monde d’avant les lois, les hommes s’affrontaient sans relâche pour imposer leur « loi » : la loi du plus fort, et le plus fort n’était jamais assuré de rester le plus fort, jamais à l’abri de la vengeance d’un faible. Une vengeance en appelait une autre sans espoir d’apaisement. Les lois, en prévoyant la sanction que la société réserve au criminel, ont vocation à mettre un terme au cycle inépuisable de la loi du Talion. Le respect des lois serait donc la preuve de la civilisation de nos pulsions. D’un autre côté, si le respect, ou en tout cas l’obéissance aux lois peut être le moyen de s’arracher à cette nature humaine, il peut être aussi le prétexte d’une collaboration à la barbarie moderne, peut nous rendre complice de crime contre l’humanité. Tout aussi ambiguë, la désobéissance aux lois peut exprimer parfois un comportement citoyen, peut révéler un amour supérieur du droit et de la moral et donc de la société. Faut-il alors toujours respecter les lois ? Suffirait-il pour répondre,