Don juan scène finale
I. LE CHATIMENT D’UN COUPABLE
a. Une perspective morale et judéo-chrétienne : la miséricorde divine.
Le spectre demande tout d’abord à Dom Juan de se repentir (« Dom Juan n’a plus qu’un moment à pouvoir profiter de la miséricorde du Ciel ; et s’il ne se repent ici, sa perte est résolue. »), le spectre délivre donne donc une sorte d’ultimatum. Dom Juan refuse cette dernière chance qu’on lui offre, aussi, l’envoyé de Dieu, entraînant le fautif en enfer, rappelle la loi universelle : « Dom Juan, l’endurcissement au péché traîne une mort funeste, et les grâces du Ciel que l’on renvoie ouvrent un chemin à sa foudre. » .
aspect moralisant donc de ces 2 scènes :
- soulignent le fait que nul être humain ne peut se dresser contre la volonté divine, ignorer ou mépriser Dieu.
- Les paroles surnaturelles s’inscrivent dans une perspective chrétienne : Dom Juan n’a pas été condamné par une puissance aveugle, le Ciel lui a offert sa « miséricorde » (l.1) et ses « grâces » (l. 17).
Dom Juan s’est donc résolument maintenu sur la voie du péché et sa damnation est inévitable. Les formes successives du spectre ou du fantôme rappellent cette idée.
b. La punition d’un libertin.
Un matérialiste
Dom Juan le manifeste quand il s’écrie : « Spectre, fantôme, ou diable, je veux voir ce que c’est. ». Don Juan a une démarche sceptique, de doute systématique, car s’il ne refuse pas l’existence de l’au-delà il tient quand même à examiner toutes les possibilités d’interprétation du phénomène. Le mot « spectre » désigne ce qui apparaît mais ce que l’on voit ne pourrait-être qu’un mirage visuel, le mot « fantôme » évoque davantage l’au-delà mais cette idée n’appartient pas à la pensée religieuse – Dieu envoie des anges mais pas des fantômes ! – « diable » enfin est une référence à l’univers chrétien mais cette possibilité n’est exprimée qu’en troisième position. Dom Juan est encore matérialiste quand il frappe le spectre :