Don juan
Molière entretient l'ambiguïté sur ses intentions en décrivant un personnage qui n'est pas totalement noir. Il est intelligent et courageux. Dans ses duels verbaux contre Sganarelle, contre son créancier et contre son père, il gagne haut la main. D'autre part, son cynisme et son hypocrisie ne peuvent que révulser le spectateur.
En fait, la pièce est une réflexion sur le libertinage et ses excès. Molière est adepte de la libre pensée, mais respecte les convictions religieuses. Il s'attaque principalement à toute forme d'hypocrisie que ce soit celle du dévot Tartuffe et celle du libertin Don Juan prêt à tout pour satisfaire ses plaisirs. La fin de Don Juan est très ambiguë. Certes, Don Juan est puni de ses péchés par la mort, il est anéanti physiquement (en effet les didascalies l'indiquent comme avalé par la terre), la conclusion semble donc morale (comme on peut l'attendre à l'époque). Néanmoins, peut-on dire qu'un héros est vaincu si il a préféré mourir plutôt que de renoncer à ses convictions ? L'enjeu de la pièce dépasse donc la seule notion de libertinage.
Résumé
Cette pièce décrit un personnage infidèle, séducteur, libertin, blasphémateur et hypocrite. Dom Juan, jeune noble vivant en Sicile, accumule les conquêtes amoureuses, séduisant les jeunes filles nobles et les servantes avec le même succès. Seule la conquête l'intéresse et les jeunes femmes sont abandonnées dès qu'elles sont séduites. Mais l'une d'entre elles, Done Elvire va lui donner bien du fil à retordre avec entre autre la venue de ses deux frères en Sicile pour trouver Dom Juan et le punir de l'affront commis à leur égard : en effet, Don Juan a enlevé Done Elvire d'un couvent avant de l'abandonner. Ses conquêtes lui valent certaines inimitiés et certains duels auxquels il ne se dérobe pas. Il affiche un certain cynisme dans les relations avec ses proches, notamment avec son père (Don Louis) et remet en question les dogmes religieux. Il aime les défis, jusqu'au