Don Juan
Fondamentalement, Don Juan recherche et vit dans le plaisir et la jouissance du présent, s'opposant aux contraintes et aux règles sociales, morales et religieuses, et ignorant volontairement autrui. Il est donc à la fois jouisseur et cynique, également égoïste et destructeur. Cela correspond à l'image du libertin au xviie siècle.
L'usage est d'écrire « Dom Juan » lorsqu'il s'agit du nom de l'œuvre de Molière, « Don Giovanni » ou « Don Juan de Mozart »1 lorsqu'il s'agit de l'opéra de Mozart et Da Ponte, « Don Juan » lorsqu'il s'agit d'une autre œuvre2.L'histoire initiale[modifier | modifier le code]
Le personnage mythique de Don Juan serait né d'un fait divers3 rapporté par la Chronique de Séville. Selon la légende, il aurait vécu au xive siècle : fils de l'amiral Alonso Jofre Tenorio, Don Juan Tenorio aurait tué le commandeur Ulloa dont il avait séduit la fille, et les moines du couvent où fut enterré le commandeur, outrés de cet acte, l'auraient assassiné et fait disparaître son corps, racontant ensuite qu'il avait été foudroyé par le Ciel et entraîné en enfer comme châtiment de ses fautes et de son refus de se repentir4. Mais les Cronicas de Sevilla et les archives des familles Tenorio et Ulloa sont muettes. Les noms des personnages ne sont pas fictifs, il a bien existé un don Juan Tenorio, ou un don Alonso Tenorio mais nulle part il n'est fait mention d'une disparition suspecte, encore moins du miracle de la statue de pierre qui s'anime pour punir un débauché3.
Il est beaucoup plus vraisemblable de croire que le succès de la pièce du moine espagnol frère Gabriel, plus connu sous le nom de Tirso de Molina, (qui met en scène un personnage de jeune débauché porté sur la jouissance, personnage assez habituel dans les comédies espagnoles des xvie et xviie