Dopage
Repères pour votre pratique
Performances, dopage et
conduites dopantes
Au cours des dernières décennies, les conduites dopantes se sont développées dans le monde du travail comme dans celui du sport et des études. Dans nos sociétés occidentales, le dépassement de soi est devenu une norme qui s’inscrit dans le culte de la performance et de l’efficacité (1) . Se doper, dans le monde moderne, représente aussi un moyen de prévenir l’échec, un processus d’intégration parfois indispensable, une arme pour affronter le réel. Pour parvenir à un tel dépassement, on n’hésite pas à absorber des pilules de toutes sortes : vitamines, oligo-éléments, compléments alimentaires (créatine), anabolisants, antiasthéniques, etc. Lorsqu’il s’agit de substances psychoactives, le produit devient une aide pour repousser les limites (amphétamines, cocaïne), pour diminuer les effets du stress (médicaments psychotropes), pour se socialiser (alcool, cannabis). Être plus fort… mais aussi éviter l’échec, à tout prix.
Un sujet de consultation ?
Certaines occasions permettent au médecin d’aborder le sujet : lors de la demande d’un produit (pour passer un examen, lutter contre une fatigue professionnelle, prendre la parole en public, réduire le stress avant un entretien d’embauche, améliorer les résultats scolaires…), mais aussi lors de la délivrance d’un certificat de non-contre-indication à la pratique sportive. La consultation constitue alors un moment opportun pour revenir sur la « performance du quotidien » et les substances consommées. Car force est de constater que bon nombre de substances utilisées dans ce contexte sont issues de prescriptions médicales détournées de leur usage : corticoïdes, bêta-bloquants, anxiolytiques, sildénafil, et, surtout dans le champ sportif, agents anabolisants, bêta-2 agonistes, diurétiques, narcotiques et stimulants (adrénaline, dérivé de l’amphétamine…), etc.