Dose
Le malaise des fabricants de jus d’orange est, en troisième lieu, provoqué par la concurrence du marché de la consommation locale ou ce que l’on appelle communément dans le milieu «le marché de bouche». Celui-ci absorbe de plus en plus les écarts de triage, c’est-à-dire les fruits qui ne peuvent être exportés en raison de l’insuffisance de la qualité (calibre trop petit, mûrissement insuffisant ou exagéré...), alors que ces fruits étaient traditionnellement réservés à l’industrie du jus.
Dans tous les cas, les pouvoirs publics ont bien mesuré l’importance grandissante du marché de bouche et ont décidé de concevoir un système de régulation dans lequel l’industrie sera un acteur incontournable. Le projet est encore au stade de la réflexion au niveau du ministère chargé des affaires économiques et générales, mais on s’attend à une structuration du marché à trois niveaux. Ainsi, à l’image de ce qui se passe dans d’autres pays, notamment européens, la production nationale d’agrumes devrait être répartie en trois catégories : l’exportation, la transformation et la consommation locale. Ce qui devrait permettre d’assurer un approvisionnement régulier de l’industrie.
En attendant cette réorganisation, certains industriels développent leurs propres vergers. «Cela permet la maîtrise de l’approvisionnement et donc de dimensionner la capacité de production par rapport à la production des plantations», explique le patron d’une coopérative productrice de jus d’agrumes. A