Dossier outil : au bonheur des dames
Emile Zola (1840-1902)
Au Bonheur des Dames (1883)
ZOLA, Emile, Au Bonheur des Dames, Préface de Jeanne Gaillard, Notice biographique d’Henri Mitterand, Paris, Gallimard, 526 p.
II. Mise en situation de l’œuvre.
Emile Zola débarque à Paris en 1858, époque à laquelle il n’a pu manquer la croissance fulgurante de ce qu’on appelait à l’époque les « grands magasins », attirant la curiosité d’une clientèle exclusivement féminine et provoquant la chute de nombreuses boutiques. L’expansion de ce nouveau commerce s’explique en partie par la politique des grands travaux d’Haussmann menée lors du Second et du Troisième Empire. S’en suivra alors une crise sociale dans Paris, dépeinte par l’auteur dans l’arrondissement précis où se déroule l’intrigue.
Dans la suite des Rougon-Macquart, Emile Zola s’inspira d’Aristide Boucicaut, patron du grand magasin Le Bon Marché pour son personnage d’Octave Mouret pour son ambition et ses innovations qu’il apporta dans le haut commerce des nouveautés. Et ce fut de même pour le magasin Au Bonheur des Dames, inspiré de plusieurs grands magasins de l’époque que ce soit dans l’architecture du bâtiment ou dans la présentation des étalages. Pour parvenir à réaliser de telles œuvres aussi précises et rigoureuses, c’est en tant que parfait naturaliste qu’Emile Zola n’a pas lésiné sur les recherches et les documentations du fonctionnement d’un grand magasin : que ce soit en apparence tel que le voit le client ou dans sa face cachée par les relations qu’entretiennent les employés entre eux, cet œuvre est en soit un grand roman descriptif sur le développement du grand commerce.
A cette époque, Emile Zola est dans une période assez sombre de sa vie, et se décrit à l’instar de ses amis Huysmans et Céard « pessimistes et désabusés, seul le pire arrive ». Son livre s’articulera alors atour de la lutte et des souffrances d’une jeune femme, mais l’auteur voulant justement