Dossier
Issue de la Maison de Hohenzollern et fille du Kaiser Frédéric III d’Allemagne, Sophie reçoit une éducation libérale et anglophile, sous l’égide de sa mère, la princesse royale Victoria du Royaume-Uni. Moins d’un an après la mort de son père, en 1889, la jeune fille épouse le futur Constantin Ier de Grèce et part s’installer à Athènes. Après une adaptation difficile, elle donne naissance à une nombreuse famille et s’investit dans l’aide aux démunis, suivant ainsi les traces de sa belle-mère, la reine Olga. C’est cependant durant les guerres auxquelles la Grèce est confrontée à la fin du XIXe et au début du XXe siècle que Sophie se montre la plus active sur le plan social : la jeune femme met alors en place des hôpitaux de campagne, supervise la formation des infirmières grecques et soigne elle-même des blessés.
Cependant, Sophie n’est guère récompensée pour ses actions : si sa grand-mère, la reine Victoria du Royaume-Uni, lui confère la Croix rouge royale après la guerre de Trente Jours, les Grecs lui reprochent ses liens avec l’Allemagne. Son frère, le Kaiser Guillaume II est en effet allié à l’Empire ottoman et s’oppose ouvertement à la réalisation de la Grande Idée, c’est-à-dire l’union de toutes les populations hellènes au sein d’un même État. Pendant la Première Guerre mondiale, les liens de parenté unissant Sophie et le Kaiser provoquent en outre la suspicion de l’Entente, qui reproche à Constantin Ier sa neutralité dans le conflit.
Après avoir imposé un blocus à la Grèce et soutenu le gouvernement rebelle d’Elefthérios Venizélos, provoquant ainsi le