Droit de la femme depuis le m.a.
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Moyen Âge
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Haut Moyen Age
L'Église catholique tient une position ambivalente vis-à-vis des femmes. Créées à l'image de Dieu, dotées d'une âme immortelle à l'égal de l'homme, elles peuvent accéder à la sainteté. Elles sont toutefois exclues des fonctions sacerdotales et, au principe d'égalité devant Dieu, s'oppose une hiérarchie terrestre qui les placent dans une position subordonnée. Saint Augustin, grande source d'inspiration du droit canonique, distingue ainsi l'ordre de la grâce, dans lequel la femme est l'égal de l'homme, de l'ordre de la nature où elle est à son service. Les femmes se voient ainsi conférer un statut ambivalent. Comme la Vierge Marie, il leur faut allier la pureté et la maternité. Dans la hiérarchie établie par les théologiens et les canonistes, les vierges se voient offrir une place supérieure aux veuves et aux femmes mariées. Les martyres de la pureté incarnent cette idéalisation de la chasteté.
La législation ecclésiastique joue dans l'ensemble un rôle de protection vis-à-vis des femmes. L'Église réprime progressivement les abus les plus criants, interdisant le rapt ou au maître de violer une esclave vierge, au père d'abuser de la fiancée de son fils et de partager la couche de la mère et de la fille. L'obsession est de mettre fin à l'inceste, qui s'était largement répandu.
Le mariage chrétien établit la liberté de choix et la libre volonté des deux époux : ce sont eux qui sont à égalité les ministres du mariage par l'échange symétrique des consentements (et non le prêtre qui n'en est qu'un témoin privilégié) et le prêtre doit s'assurer de la liberté de leur choix par des questions préalables. Si, dans la pratique, les mariages arrangés se poursuivirent, particulièrement dans les classes sociales