Droit disserte : le droit et la morale
Pour appréhender correctement les enjeux que porte en elle la comparaison entre le droit et la morale, il convient préalablement d’en définir les deux principaux termes. La difficulté est ici réelle. Le droit et la morale sont, en effet, susceptibles de plusieurs approches et, par conséquent, rétifs à une définition unique. Ces deux notions partagent, toutefois, dans leur acception juridique, un point commun : celui d’être des éléments d’organisation de la vie sociale. C’est sous cet angle commun qu’il convient qu’il convient de les analyser pour traiter notre sujet. Le droit, tout d’abord, est communément défini comme l’ensemble des règles ayant pour objet l’organisation de la société et dont la violation est exclusivement sanctionnée par l’autorité publique. La morale, ensuite, présente une certaine ambivalence ; ambivalence qui n’est pas, d’ailleurs, sans raison dans les antagonismes suscités par son rapprochement avec le droit. Au plan «spirituel» , la morale désigne une éthique transcendantale, immuable et universelle qui se distingue alors au droit, tel que défini précédemment. Au plan social, la morale désigne les valeurs de conduite que l’ensemble – sinon la majorité – d’une société donnée considère comme souhaitable d’adopter à un moment donné. C’est cette dernière définition de la morale – au sens de common morality - qu’il convient de retenir ; la première, diamétralement opposée à la définition du droit exposée plus haut, assécherait de manière définitive notre effort de réflexion.
Pendant longtemps, les juristes n’eurent pas à mener