droit et morale
Comme la religion, la morale entretient avec le droit à la fois des rapports de divergence (§1) et de ressemblance (§2).
§1 : Les dissimilitudes entre le droit et la morale
Comparée au droit, la morale est plus exigeante, car elle attend de l’homme un dépassement. La morale tend à la perfection de la personne et à son épanouissement. Ouverte aux impératifs de la conscience, elle est individualiste et a pour socle les valeurs humaines, personnelles ou collectives.
Quant au droit, il est l’œuvre des autorités étatiques : émanation d’un pouvoir public, distinct des consciences profondes de chacun. Le droit est unique, tandis que la morale peut être plurielle. Le droit est externe et la morale, interne. Le droit ne régit pas les consciences mais le corps social. Vous pouvez en effet, en toute impunité, avoir des envies de meurtre, des envies les plus inavouables, le droit ne s’en préoccupe pas.
De plus, alors que la violation d’une règle de droit est sanctionnée par l’autorité étatique, le non-respect de la règle morale, lui, est puni par la conscience personnelle.
Toutefois, l’opposition entre le droit et la morale ne doit pas être perçue comme une radicalité, car il est sans conteste que ces deux règles sociales entretiennent des rapports de complémentarité très étroits.
§2 : Les ressemblances
Pour illustrer l'opposition entre Droit et Morale, on cite souvent la phrase de Goeth : « Mieux vaut une injustice qu'un désordre », pour montrer que le but premier du droit est l'ordre et non la Justice.
Mais on peut faire remarquer que rien n'interdit que l'ordre soit fondé sur la morale, la justice. Bien au contraire, la loi injuste ne peut que se heurter à la résistance des consciences individuelles et du corps social. Le droit sera d'autant mieux respecté et assurera d'autant mieux l'ordre social qu'il sera fondé sur la morale. Certes, le droit peut s'imposer par la force, mais l'ordre juridique risque alors de