Droit à la vie droit à la mort (libertés publiques)
En effet, le droit des individus à « mourir debout » ou à « fermer soi-même la porte du temps », la mort volontaire ne se trouve jamais tant mise à l'honneur qu'au regard de la notoriété de ceux qui en usent. C'est la sortie des sages, digne, courageuse et entourée de respect comme le fut celle de Freud, Montherlant, Arthur Koestler et sa femme, Bruno Bettelheim, Gilles Deleuze, Roger Quillot.et, tout récemment, celle de Mireille Jospin.
Le droit mais avec quels moyens ?
A ces « nobles » suicides viennent cependant s'opposer des drames ordinaires, une horreur au quotidien ne soulevant ni la moindre indignation ni la moindre émotion.
Les morts par empoisonnement, gaz, pendaison, noyade, étouffement par sac plastique, usage d'armes à feu, instruments tranchants, saut d'un lieu élevé de personnes âgées ou malades qui n'ont pas d'autres moyens à leur disposition et optent pour une mort violente plutôt que pour une mort lente.
Chaque année, elles sont plusieurs milliers à y recourir et si, à juste titre, le suicide des jeunes émeut et alerte, il faut savoir que celui des personnes âgées est en proportion six fois plus élevé que le leur. Pour 100 000 habitants de sexe masculin le taux est de 14,5 dans la tranche 15-24 ans, de 91,1 pour les 75 ans et plus et de 150,2 pour les 85 ans et plus. Ce dernier taux ayant augmenté de près de 50% en l'espace d'une décennie.
Dans notre société, le suicide d'un adolescent bouleverse alors que le suicide au 3ème voire au 4ème âge apparaît comme la précipitation d'un événement