Birago Diop naît et grandit à Dakar où il suit à la foisl'enseignement coranique et l'école française. Séjournant en France à l'occasion de ses études de médecine vétérinaire à l'Université de Toulouse, dont il obtient le diplôme en 1933, il rencontre Léopold Sédar Senghor et s'associe au mouvement de la Négritude. Exerçant comme vétérinaire de brousse dans plusieurs pays africains (Soudan, Côte d'Ivoire, Haute-Volta, Mauritanie), Birago Diop s'intéresse auxcontes qui ont cours dans les différentes parties de l'AOF. Il recueille alors des contes et fables du griot Amadou Koumba et les met par écrit pour son premier recueil, publié en 1947.
Il est également nommé par Senghor ambassadeur de la Fédération du Mali à Paris en 1958, puis ambassadeur du Sénégal à Tunis de 1960 à 1965.
Contes
• Les Contes d'Amadou Koumba, Paris, Fasquelle, coll.« Écrivains d'Outre-Mer », 1947
o Rééd. Paris/Dakar, Présence Africaine, 1960
• Les Nouveaux Contes d'Amadou Koumba, préface de Léopold Sédar Senghor, Présence Africaine, 1958
• Contes et Lavanes, Présence Africaine, 1963 - Grand Prix littéraire de l'Afrique noire d'expression française (1964)
• Contes d'Awa, Dakar, Les Nouvelles Éditions Africaines, 1977
Poésie
• Leurres etLueurs, Présence Africaine, 1960
Théâtre
• L'Os de Mor Lam, Dakar, Les Nouvelles Éditions Africaines, 1966
Mémoires
• La Plume raboutée, Présence Africaine / Les Nouvelles Éditions Africaines, 1978
• À Rebrousse-temps, Présence Africaine, 1982
• À Rebrousse-gens, Présence Africaine, 1985
• Du Temps de..., Paris, L'Harmattan, coll. « Mémoires africaines », 1987
• Etles yeux pour me dire, Paris, L'Harmattan, coll. « Mémoires africaines », 1989
Bibliographie
• Mohamadou Kane, Les Contes d'Amadou Koumba, du conte traditionnel au conte d'expression française, Faculté des Lettres de Dakar, Langues et Littératures n° 116, 1968.
• Mohamadou Kane, Birago Diop, l'homme et l'œuvre, Présence Africaine, collection « Approche », 1971
• Mohamadou Kane,Essais sur les Contes d'Amadou Koumba, Nouvelles Éditions Africaines, 1984
FARI L'ANESSE
• Sortir de son propos - souvent à peine y être entré - pour mieux y revenir, tel faisait à l'accoutumée Amadou Koumba, dont je rapporterai les dits et dont un jour sans doute je conterai les faits.
Souvent, sur un mot de l'un de nous, il nous ramenait loin, bien loindans le Temps. Souvent aussi, un homme qui passait, le geste d'une femme, faisaient surgir de sa mémoire des contes et les paroles de sagesse que le grand-père de son grand père avait appris de son grand-père.
Le long de la route du Sud que nous avions remontée un jour durant, des carcasses récurées à blanc par les charognards, et des cadavres à tous les stades de putréfaction avaientremplacé les bornes qui n'avaient jamais existé. Cadavres et carcasses d'ânes qui apportaient au Soudan les charges de colas de la Côte.
J'avais dit : " Pauvres ânes ! qu'est-ce qu'ils endurent ! "
- Tu les plains, toi aussi ? avait répliqué Amadou Koumba. C'est bien de leur faute pourtant s'ils en sont là aujourd'hui ; s'ils sont les esclaves des esclaves... Si les ordres - impôts...