Droit
Dans la matinée de ce mardi 15 septembre, Catherine Kokoszka, directrice départementale de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), se rend à une réunion où elle doit annoncer une réorganisation de ses services. Avant d'atteindre la salle, elle se jette par une fenêtre et fait une chute d'une dizaine de mètres, amortie par un buisson. Ses jours ne sont pas en danger.
A une amie et collègue, qui l'a vue à l'hôpital, jeudi, elle a affirmé que les raisons de son geste étaient dues à un "état de stress". Elle lui a parlé de "maltraitance institutionnelle". "Elle se plaint de devoir appliquer tout très vite, de faire et de défaire en permanence, comme un petit soldat, comme un élève face à un maître d'école. Elle était au bout du rouleau, explique cette amie qui veut conserver l'anonymat. Elle avait un vrai conflit de loyauté. C'est une ancienne éducatrice et elle se demandait comment les éducateurs feraient pour s'occuper des mineurs, avec toutes leurs tâches."
Catherine Kokoszka, qui n'est pas décrite comme une personne fragile, est devenue éducatrice en 1980. Elle a gravi les échelons de la PJJ pour devenir directrice en Corrèze et dans la Creuse, puis à Paris depuis mai 2006.
Son geste a suscité une vive émotion chez les cadres et les éducateurs, dans la région parisienne, mais aussi au niveau national. Le directeur de la PJJ, Philippe-Pierre Cabourdin, s'est rendu sur place, rue Cristiani, dans le 18e arrondissement. Des équipes de psychologues ont été mises en place. La PJJ ne veut pas s'exprimer sur les circonstances du drame : "Tant que nous n'avons pas entendu la version de Mme Kokoszka, nous ne parlons pas de tentative de suicide mais d'accident", indique un porte-parole de la PJJ.
La Protection judiciaire pour la jeunesse a engagé une vaste restructuration dans un contexte de durcissement de la législation pour les mineurs, depuis 2007. Les éducateurs doivent concentrer