Du chaos naît une étoile

2971 mots 12 pages
Mais qu'est-ce donc que l'exécution capitale, sinon le plus prémédité des meurtres auquel aucun forfait criminel, si calculé soit-il, ne peut- être comparé ?

~ Extrait de Réflexions sur la guillotine d'Albert Camus.

L'allure de la pièce était sombre. La chaleur exécrable. L'odeur répugnante. Transpirations, déjections.

Il tira quelque peu sur ses membres ankylosés tandis qu'il ramenait ses jambes contre lui. Ses poignets le faisaient souffrir, mais il ne disait rien. Faible. Le corps entaillé, blessé de toutes les manières. Le pus suintait de ses plaies. Il avait abdiqué aux traitements.

Pourtant, le souffle de la personne à ses côtés laissait penser qu'il était calme, posé. Semblant dormir dans la pénombre de la pièce.

Il observait autour de lui mais rien ne l'amusait. Il regrettait à présent. Il regrettait de ne pas l'avoir pris une dernière fois dans ses bras. Il s'en voulait. La culpabilité le rongeait. La dernière fois qu'il l'avait vu, il souriait. Il s'attendait à le revoir, en vie du moins. Il lui avait promis. Peut-être qu'ils décideraient que demain serait sa fin, peut-être la semaine prochaine... Ou le mois prochain.

Le jeune homme souffla, alors que des larmes secrètes glissaient le long de sa joue. Unique larme. Traîtresse.

Il aurait voulu vivre, en fait.

Oui, vivre.

Il avait toujours dit qu'il ne regretterait jamais rien de sa vie.

Mais aujourd'hui, et demain, il aurait un remord. Un seul.

Les corps s'accolaient, se caressaient, s'entrelaçaient puis se repoussaient, s'écartaient, pour finir par se retrouver. Ils se scrutaient, souriaient. Heureux. Leurs regards enchaînés n'étaient qu'amour pur, passion, et dévotion. Ils étaient libres. Ils étaient pirates. L'un des deux corps frémit, le vent avait mordu la peau du plus jeune. L'aîné, par instinct, resserra sa prise sur celui-ci, le ceinturant de ses mains, plaquant son torse sur son dos. Répartissant ainsi une chaleur brûlante sur l'épiderme de son amant, il déposa son

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