Du déjà vu!
Quand Héraclite écrivait « on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve », cela me donne l’impression de croire que le monde est en perpétuel mouvement et que chaque nouvelle année, on enterre complètement l’ancienne en prenant soin de laisser derrière soi les achoppements de la vie quotidienne. C’est comme si l’Homme en attendant sa mort envoie de l’autre côté une partie de la souffrance humaine. Devrions-nous continuer d’épouser ce dogmatisme mythique qui laisse croire que la nouvelle année est synonyme d’un nouveau départ ou aurions-nous l’amabilité d’épouser l’une des plus célèbres phrases employées par Lavoisier et empruntées de Anaxagore de Clazomènes, un philosophe de l’antiquité pour avouer à notre subconscience que le jeu de la vie se résume à « rien ne se crée, rien ne se perd tout se transforme »? Notre perception de la vie est-elle l’authentique? Le monde tel que nous la visualisons est-il le monde réel? Tout est illusion, notre monde n’est qu’une fiction. Chaque mois de décembre, le décompte parfait commence et nous sommes surexcités de découvrir le nouveau cadeau qui serait la nouvelle année, tel un bout de chou qui attend avec impatience l’arrivée du père Noël. Nous chantons et nous dansons pour des rêves, des mirages, des buzz comme le dirait un bon québécois. À vrai dire, si nous ne sommes pas nées le 12-12-12, alors, nous avons souhaité au moins une fois une bonne et heureuse année à nos proches, parents, amis et autorités. Bonne et heureuse année, c’est bien là une phrase magique qui comme par un ésotérisme ou par un miracle vient régler nos maux et nous met sur une nouvelle voie de pensées. La pensée des pensées, la phrase des phrases, l’unique phrase employée à l’interne comme à l’externe, la phrase féerique qui nous donne une fausse certitude que nous changeons.
Le premier jour de l’an, le slogan « bonne et heureuse année » retentit de part et d’autre pour confirmer notre amour à la vie et notre désir de vouloir le