Du nationalisme au racisme
Du nationalisme au racisme
La société d’ancien régime avait une vision des relations internationales profondément marquée par le fait que les souverains occidentaux étaient souvent liés les uns aux autres par des liens familiaux, ce qui avait pour conséquence de donner aux guerres l’aspect de monstrueuses querelles de famille et les traités de paix étaient alors une réconciliation, d’ailleurs l’un des plus célèbres accords du 18e siècle ne s’intitule-t-il pas le Pacte de famille.
L’avènement du concept de Nation par l’abbé Emmanuel Joseph Sieyès (1748-1836) en 1789 devait permettre à l’idée de nationalisme de se développer. Le nationalisme français revêtira différentes formes, dont certaines sont si dévoyées qu’elles aboutissent au racisme et aux thèses d’exclusion proférées avec des conséquences parfois dramatiques au 20e siècle.
I - Le nationalisme de gauche
Lorsque les révolutionnaires fondent la monarchie constitutionnelle ou plus exactement posent les bases du droit constitutionnel moderne en promulguant le 26 août 1789 la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, ils n’hésitent pas à affirmer qu’ils se contentent de proclamer des règles naturelles, engendrant au demeurant des droits imprescriptibles et sacrés. On n’est alors pas éloigné d’un texte qui aurait logiquement une valeur universelle.
Tant que les autres puissances européennes se contentent d’accueillir les émigrés, les révolutionnaires ne se préoccupent que de leur tâche interne, mais lorsque se constitue la première coalition, lorsque le gouvernement est confié au Comité de Salut Public, parce que la patrie est en danger, alors on décidera non seulement de se défendre, mais encore de libérer les peuples encore enchaînés afin que la Déclaration s’applique à eux aussi.
Les soldats de la révolution sont littéralement galvanisés par les cris de « mort aux tyrans » et se