Dynamo
I. Une attention minutieuse portée à un objet a priori insignifiant
(On se situe dans le prolongement du regard de Baudelaire dans « Le joujou du pauvre » : un regard qui fait abstraction des catégories esthétiques habituelles)
a) Un objet technique créant de multiples impressions sensorielles
Minutie de la description à travers ces impressions sensorielles : « petite bouteille de lait »
(toucher/goût/vue) ; « faisceau jaune » et « nuit toute bleue » : la vue ; « musique » : ouïe ;
« caoutchoutée » : odeur.
Vocabulaire technique : « centrale électrique », « garde-boue », « bouton-poussoir ». Ces mots obéissent à la volonté du poète de découvrir toute la richesse contenue dans la dynamo, à travers une description détaillée. La personnification « cet assentiment docile » crée la même impression : comme si la dynamo était douée d’une volonté.
b) Un lyrisme mesuré
Une certaine musicalité apparaît, accompagnant le sentiment positif du poète à l’égard de la dynamo (sentiment positif qu’on retrouve dans les expressions « bonheur », « rassurant » et
« engourdissement bénéfique » ainsi que dans la ponctuation expressive de la ligne 3).
Le poème en prose imite par bien des procédés la musique de la dynamo : on retrouve des assonances proches des rimes (si on était en poésie versifiée) à la fin des deux premières phrases, puisque « roue » rime avec « loup » ; la première phrase est très marquée par l’allitération en [fr] dans les mots « frôlement », « freine » et « frotte » et, de manière moindre, dans les mots « ronronnant », « contre » et « roue » (allitération en [r] seulement).
Reprise du même procédé dans les lignes 8-10, au moyen des mots « frr frr rassurant » et
« frottement ». On constate donc que le poème tente de reproduire le bruit de la dynamo,