Dysfonctionnement de la politique monétaire en zone euro
Clemente De Lucia étudierons dans cet article les canaux de transmission de la politique monétaire de la BCE pendant la crise. Nous examinerons en particulier dans quelle mesure les dysfonctionnements du marché monétaire et du marché de la dette ont pu empêcher les mesures de politique monétaire adoptées de se répercuter pleinement sur les taux bancaires. L’étude montre que ces taux bancaires auraient dû être bien inférieurs au niveau qui fut le leur pendant la crise. La BCE a beaucoup fait pour alléger les tensions et rétablir le bon fonctionnement des marchés financiers. Cependant, malgré quelques améliorations, la situation est loin d’être optimale. Les conditions standard d’octroi des prêts sont toujours relativement restrictives, une situation dont pâtissent la croissance du crédit et l’activité en général. Une simulation de modèle montre que, pendant la crise, l’allégement des conditions de crédit standard à hauteur d’un écart-type aurait permis d’atténuer la récession d’un point de pourcentage (pp). De nouvelles mesures doivent encore être adoptées pour remédier aux contraintes liées à l’offre des banques, stimuler la demande et faire ainsi sortir la zone euro du marasme économique actuel.
principale source de financement extérieur du secteur privé (ECB, 2009). Or, les tensions sur les marchés financiers peuvent compromettre la répercussion de l’évolution des taux directeurs sur les taux bancaires, réduisant d’autant l’efficacité de la politique monétaire.
L’éclatement de la crise financière a perturbé dans une large mesure le fonctionnement de plusieurs marchés, notamment le marché monétaire et le marché de la dette pénalisant ainsi le secteur bancaire à plusieurs niveaux. L’évolution de la situation sur le marché monétaire a un impact sur les conditions de financement des banques et, par ricochet, sur les conditions d’octroi de prêts