Début de romans
L'aube se levait. Blod aussi ! Un petit regard au bas de son arbre lui apprit qu'une fois de plus les loups avaient été attirés dans ses pièges par la viande fraîche qu'il y accrochait. Il est incroyable de constater que d'accrocher une petite pièce de viande à un piège permette d'en retirer un animal entier... Toutefois Blod avait l'habitude de ce spectacle, mais il s'émerveilla en constatant qu'un des prédateurs qui s'était fait prendre avait eu le courage de se ronger la patte bloquée dans le piège afin de s'enfuir en claudiquant.
Blod était attentif à ce genre d'acte de bravoure et partit sur les traces de l'animal pour abréger ses souffrances. Les deux cadavres qui jonchaient le pied de sa cabane aérienne suffiraient à le nourrir et à lui apporter de l'argent avec leur fourrure. La piste n'était pas dure à suivre, des gouttes de sang témoignant de la blessure de l'animal apparaissaient régulièrement au sol. Blod finit par rattraper la bête qui tenta en vain de s'enfuir et s'écroula sur le flanc. L'homme fut pour l'une des premières fois touché par la souffrance d'un animal. Il décida après une longue réflexion que ce loup serait son animal de compagnie : il lui apprendrait à survivre malgré sa patte en moins. La solitude qu'il aimait tant auparavant était en train de le ronger peu à peu.
De retour chez lui, Blod attacha l'animal au pied de l'arbre tricentenaire qui lui servait de domicile.
Le temps de gravir la frêle échelle de corde qui menaçait chaque jour de se démanteler et Blod était revenu dans sa demeure bien aimée. Certes sommaire, son habitation n'en était pas moins fantastique. Il avait réussi à bâtir une structure sphérique à une dizaine de mètres de hauteur, faisant le tour de l'arbre, et entièrement constituée du bois qu'il lui avait subtilisé. Le camouflage était tout à fait réussi. La cabane, comme Blod se plaisait à l'appeler, ne devait faire guère plus d'une quinzaine de mètres carré malgré l'intérieur du