Décentralisation dans un pays très pauvre.
La récente création des districts complique un peu plus la donne en matière de décentralisation. Sur le terrain, le chevauchement entre les attributions de la commune et du district empoisonne la vie des gens. Alors que la commune peine à trouver ses marques, la juxtaposition du district à ses côtés lui pompe l’air. Ce qui pose quelques problèmes de voisinage car à peu de choses près, les communes sont précisément circonscrites dans ces mêmes délimitations. Au plan du leadership, les districts sont dirigés pour la plupart d’entre eux par les anciens préfets et sous-préfets. Tous sont nommés par le gouvernement. Donc, des non-élus !
CALVAIRE
De création récente, les districts ont été réinventés par le gouvernement au premier semestre de cette année. Le but était, entre autres, de calmer la colère des administrateurs civils auparavant démis de leur fonction après la dissolution des préfectures et des sous-préfectures. Cette « nouvelle structure administrative » a pour principale mission de caser les anciens préfets et sous-préfets. Une partie d’entre eux a donc été nommée chefs de districts et une autre partie a rejoint les directions et les services du ministère de l’Intérieur. Du jour au lendemain, le calme est revenu. Le gouvernement a pu respirer tandis que commença pour les communes un calvaire qu’elles ont cru fini après la dissolution des préfectures ! Elles se sont trompées.
IMPERATIFS POLITIQUES
A ce propos, les vieilles querelles entre élus et représentants de l’Etat ont vite resurgi. Ils se battent notamment sur les questions de préséances, de protocoles et d’honneur. Dans cette rubrique, les élus locaux reçoivent l’appui des députés et des sénateurs lesquels n’ont jamais accepté de passer au second rang. Pour les maires et les conseillers, « charbonnier est maître chez soi ! », et ils ont raison. Le président de la République lui-même s’appuie sur eux dans la réalisation de sa vision 2005. Certains chefs