décrochage scolaire
L’EPISTEMOLOGIE GENETIQUE
▪ Piaget est avant tout un épistémologue : il veut élaborer, par les méthodes de la vérification scientifique, une explication biologique de la connaissance humaine.
▪ Ces questions, qui sont à l'origine de l'épistémologie, divisent les philosophes en deux écoles: le rationalisme et l'empirisme. Pour Piaget, docteur ès sciences naturelles dès 1917 et féru de philosophie des sciences, l'une et l'autre théories sont insatisfaisantes. A ses yeux, une épistémologie doit rendre compte de deux faits majeurs : la cohérence de la pensée et son adéquation à la réalité.
Or, en affirmant le caractère essentiellement inné de l'intellect, le rationalisme explique la cohérence de la pensée en invoquant la capacité du sujet à structurer l'expérience, mais s'oblige à postuler une sorte d'harmonie préétablie entre les structures cognitives et l'environnement pour justifier leur adéquation au réel. De plus, l'hypothèse de la préformation des connaissances s'accorde difficilement avec le développement des sciences. L'empirisme présente les qualités et les défauts inverses: il permet de rendre efficacement compte de l'adéquation de la pensée et de l'accroissement des connaissances scientifiques, mais ne fournit pas d'explication convaincante de la cohérence de pensée. Il faut donc chercher un compromis entre les deux théories. Piaget en trouve les germes chez Kant. ▪ Preuves psychologiques à l'appui, Piaget va démontrer, tout au long de sa carrière, que les opérations mentales tirent leur origine des actions du sujet ; elles sont donc elles-mêmes des objets de construction.
Élève de Claparède, Piaget est sensible au point de vue pragmatiste de Dewey. Pour lui, la pensée n'est pas une faculté désincarnée dont l'objet serait la connaissance d'une vérité, elle-même objective et absolue ; elle est un instrument permettant à l'individu de s'adapter aux circonstances