Le recours en cassation est apparu dans le droit français sous l'Ancien Régime dans le cadre de la justice exercée par le roi. En 1789 l'idée de la cassation était déjà pensé et ça mise en place étudié. Malgré leur désir de reconstruire un ordre judiciaire totalement nouveau, les membres de l'assemblée Constituante ont voulu conserver cette procédure d'annulation des jugements contraires aux lois, propre à renforcer le principe de légalité qui triomphait en 1789 en soumettant les juges au strict respect des normes juridiques. Pour remplacer dans cette fonction le Conseil du roi et pour mettre en œuvre l'idée de la séparation des pouvoirs, la loi du 27 novembre et 1er décembre 1790 a ainsi créé un Tribunal de cassation réunissant quarante-deux juges élus par les assemblées électorales de département. Cet organe judiciaire a traversé toute la Révolution avant de prendre en 1804 le nom de Cour de cassation. L'histoire du Tribunal de cassation de 1790 à 1799 a été particulièrement marqué vis à vis de ses rapports avec le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif. En créant un Tribunal de cassation composé de juges élus et doté des caractéristiques d'un organe judiciaire chargé d'examiner les recours en cassation sans juger le fond des affaires, les constituants semblaient fixer définitivement la place de cette institution au sein du pouvoir judiciaire.
L'expression « Corps Législatif » est votée à l'origine pour affirmer l'unicité du Tribunal de cassation et son établissement dans la capitale, et prit un sens nouveau sous la Législative et la Convention alors que s'instaurait un véritable Gouvernement d'assemblée. La période de la Convention fut particulièrement critique pour le Tribunal de cassation. En effet l'assemblée adopta de nouveaux textes législatifs qui cherchaient à réorganiser le Tribunal de cassation, à accélérer le jugement des pourvois et à restreindre les ouvertures à cassation. Pour remplir les places rendues vacantes par les décès et les démissions,